Travailler au cas par cas pour cerner besoins et avantages.
L’innovation technologique a fait des tours numériques ou remote towers, ces tours gérées à distance, une solution alternative aux tours classiques de contrôle visuel. Des caméras et des senseurs installés sur place recréent l’environnement de l’aéroport et des contrôleurs. Ceux-ci peuvent, depuis leur poste de travail à distance dans un Remote Tower Centre (RTC), contrôler les aéronefs de l’aérodrome dont ils ont la charge, voire de plusieurs aérodromes simultanément en « mode multi ».
Ce fonctionnement multi-aéroports peut permettre des économies d’échelle. De plus, les RTC promettent davantage de flexibilité et de résilience dans la gestion des ressources humaines et des coûts de maintenance moindres pour les nouvelles infrastructures.
Les tours numériques ont d’autres avantages opérationnels. La réalité augmentée (qui superpose des couches de données aux images affichées à l’écran du contrôleur) et le zoom améliorent l’appréciation de la situation. Les caméras infrarouge améliorent les capacités en conditions de faible visibilité. Et un RTC utilisé comme solution contingency de repli peut assurer la continuité de service.
Comparées aux tours classiques, les remote towers recèlent donc un potentiel intéressant pour les aéroports de toutes tailles. Elles présentent cependant des problématiques propres, chaque mise en œuvre doit être évaluée individuellement : une tour numérique présenterait-elle réellement des avantages pour cet aérodrome précis ? Après tout, les transformations exigées, dans l’environnement opérationnel de l’aéroport et du prestataire de service de la navigation aérienne, ne sont pas négligeables. La dépense d’investissement est significative et les implications sociales ne doivent pas être sous-estimées. Enfin, introduire de nouvelles liaisons de données et de communication présente des risques sécuritaires et informatiques qui doivent être traités.