Réchauffement climatique, crise sociale et sanitaire, effondrement de la biodiversité… où en êtes-vous par rapport à ces trois grandes réalités du monde d’aujourd’hui ? Optimisme ? Indifférence ? Peur ou sentiment d’impuissance face à la complexité des enjeux ?...
Alors que la pandémie de SRAS-CoV-2 bouleverse le monde, nous sommes à un moment clé de l’histoire de l’Homme sur notre planète. Nous croyons qu’un futur durable est encore possible pour l’humanité et l’ensemble du vivant, à condition de l’anticiper et de le concevoir dès maintenant.
Responsables de plus de 70 % des émissions de dioxyde de carbone, hôtes de plus de 55 % de la population mondiale, les villes sont un lieu clé où se joue le futur durable. Les villes sont tout à la fois la promesse de la liberté, des rencontres et de l’animation urbaine, mais aussi les lieux de concentration des inégalités, un facteur d’artificialisation ou d’imperméabilisation des sols ou encore les foyers de propagation de virus comme nous le constatons depuis plusieurs semaines. Elles constituent des lieux complexes et stratégiques et nous voulons agir pour des villes durables, apaisées et attractives.
Nous vous invitons maintenant à découvrir ce que nous pouvons dès à présent changer au travers de nos projets urbains, par un prisme volontairement ciblé autour de trois grands enjeux qui nous tiennent à cœur : la neutralité carbone, le bien-être des populations et le respect des milieux naturels et humains.
Pour la Neutralité carbone.
La crise provoquée par le COVID-19 ne doit pas reléguer au second plan l’enjeu du réchauffement climatique, au contraire. Comme l’affirme en France le Haut Conseil pour le Climat dans son rapport d’avril 2020, « la baisse radicale des émissions de gaz à effet de serre liée à la crise du COVID-19 reste marginale. Elle n'est ni durable, ni désirable, sans un changement structurel organisé mettant les enjeux climatiques au cœur des décisions post-crise sanitaire. »
Si nous voulons limiter le réchauffement climatique à +2°C en 2100, c’est l’accord de Paris signé en 2015, nous devons limiter les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2100 à 1170 gigatonnes équivalent CO2 (GtéqCO2). Sachant qu’à l’heure actuelle, si nous ne changeons rien, les émissions mondiales annuelles sont de l’ordre de 50 GtéqCO2 par an, il ne reste que vingt-trois ans avant d’épuiser ce « budget carbone mondial ». Dans vingt-trois ans, nous serons en 2043, très loin de 2100… Si nous voulons limiter non pas à +2°C mais à +1,5°C, ce qui est la recommandation des scientifiques, nous aurons atteint le budget plafond dans… 8 ans.
C’est la raison pour laquelle nous devons agir maintenant, selon trois grandes catégories d’actions : éviter, réduire et compenser.
Appliqué à notre vie quotidienne et nos métiers, nous pouvons par exemple arrêter de manger de la viande ou réduire notre consommation de viande et manger des produits locaux ; nous pouvons renoncer à venir au travail en voiture, faire plus de télétravail ou laisser davantage notre voiture au garage, si nous en possédons encore une ; pour nous professionnels de la construction, nous pouvons chercher à arrêter de construire avec des matériaux fortement émetteurs de CO2 comme le béton, ou construire avec moins de béton, au profit du bois par exemple, ou encore utiliser des bétons à faibles émissions…
Éviter et réduire sont nos défis numéro un. Nous devons résolument, et immédiatement, réussir à faire baisser nos émissions de CO2, grâce à des changements individuels et collectifs. Mais toutes les études le montrent : éviter et réduire ne suffiront pas. Nous devons aussi compenser, c’est-à-dire trouver des moyens de capturer le surplus de carbone émis dans l’atmosphère. L’exemple le plus connu est de planter des arbres, qui sont de grands puits à carbone.
Appliqué à l’échelle d’un territoire, d’une ville, d’une organisation et même d’un ménage, l’objectif de changement à atteindre se résume ainsi : atteindre la neutralité carbone en 2050.
De plus en plus de pays et de villes s’engagent sur cette voie, à l’instar de Paris dès 2018, et plusieurs entités du groupe Egis accompagnent ces territoires dans leur démarche de transition.
Pour le bien-être des populations.
Parler du bien-être des populations, c’est parler de l’importance de la constitution d’une ville durable et agréable à vivre pour les femmes et les hommes. Cet enjeu est encore renforcé par la crise du COVID-19, à l’heure où plus de la moitié de la population mondiale vit confinée et où, sur tous les continents, des millions d’urbains ont fui les villes dans un exode urbain inégalé dans l’histoire.
Nous sommes aujourd’hui, partout dans le monde, confrontés à plusieurs défis : croissance démographique, urbanisation grandissante, espérance de vie plus longue, modification des cellules familiales et montée des disparités des revenus notamment dans les grandes villes. A des défis s’ajoute celui de la distanciation physique, mesure clé pour lutter contre la propagation des épidémies.
Face à ces changements, faire société et vivre ensemble deviennent des enjeux primordiaux pour lutter contre les grands contrastes et inégalités qui se créent en France et dans les autres pays. La crise du COVID-19 vient encore souligner la détresse de certains de ces territoires et le renforcement des inégalités en cas de crise.
Voici les territoires à enjeux qui sont par exemple ressortis du cycle annuel 2019 de l’Institut Palladio : le périurbain, incarné tout particulièrement par le mouvement des gilets jaunes en France, les quartiers à enjeu de renouvellement urbain (ANRU), le droit à la centralité pour tous et les cœurs de ville dégradés.
Ces territoires et ces habitants nous montrent à quel point les questions de ville, d’échanges et les mobilités sont clés pour la réussite et la mise en réseau de la société. Ces territoires nous incitent à promouvoir une forte inclusion sociale, sanitaire et économique dans nos projets. La question est donc de savoir comment concevoir une ville multi usages sensée satisfaire simultanément des besoins multiples. Comment créer une qualité de vie partagée, surtout après la crise provoquée par le COVID-19 ?
Face à cette nécessité de faire société, les lieux physiques apparaissent comme des lieux particulièrement stratégiques, ouverts, égalitaires et sur lesquels les questions d’usages prennent place. Les espaces publics tels que gares, pôles multimodaux, places, rues et boulevards sont les lieux où les échanges, les services et le commerce se pérennisent. Ce sont aussi les lieux où les impératifs de distanciation physique sont les plus complexes. Nous voulons œuvrer pour que ces lieux autorisent la rencontre urbaine et permettent de retisser du lien, dans le respect des consignes sanitaires.
En écho aux questions d’usages, se développent fortement des réalisations prometteuses comme les zones de rencontre partagée et le code de la rue ou encore les installations éphémères et l’urbanisme transitoire à l’instar des Grands Voisins à Paris.
Les espaces publics et les usages associés nous semblent ainsi être un enjeu fondamental pour une ville non seulement durable et aussi apaisée et attractive. C’est un enjeu pour lequel les savoir-faire français, comme celui d’Egis, sont attendus par nos partenaires et clients nationaux comme internationaux.