Avec la fin annoncée du tout-voiture à Paris, vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il adviendrait des parkings laissés à l'abandon ? Quand on sait que près de 65 % des ménages parisiens n’ont pas ou plus de voiture, selon l’Insee, la question de l’utilité à terme de ce patrimoine en voie d'obsolescence se pose avec de plus en plus d’acuité…
Chez Egis, nous sommes convaincus de l'énorme potentiel de transformation de ces superstructures susceptibles d’accueillir à terme de nouveaux usages (logements, bureaux, etc.). Dans le cadre réglementaire défini par le Plan local d’urbanisme de la Ville de Paris, nous avons mené 5 études de cas, qui font l'objet d'une exposition temporaire au Pavillon de l'Arsenal à Paris. Cinq études qui soutiennent l'idée que la ville de demain aura tout intérêt à se construire, non plus par substitution ou tabula rasa, mais bien par la transformation de ce qui existe déjà.
Chasse au carbone !
La construction d’une place de parking correspond aux émissions CO2 d’une voiture thermique pendant 3 ans d’usage et l’équivalent de 30 ans pour un véhicule électrique…
D’un point de vue tant économique qu’écologique, il est crucial de rentabiliser les investissements de ces constructions, en intensifiant l'usage des places de parking, et surtout de prolonger le plus possible leur durée de vie afin d’amortir au maximum la dette CO2. Proposer d’autres usages, des reconversions et pourquoi pas des logements sont autant de stratégies pour concrétiser cet objectif.
Si le parc analysé était transformé plutôt que démoli, ce serait l’équivalent de 120 000 tonnes de CO2 qui ne rejoindrait pas l’atmosphère. Sans compter le recours à des stratégies de reconversion très bas carbone (réemploi, biosourcé) qui creuserait encore davantage cet écart.
Dans les 5 cas étudiés, plutôt que d’émettre près de 500 kg CO2 par m² de plancher neuf, environ 300 kg CO2 par unité d’espace suffisent pour une belle reconversion, soit une économie de 40 % des émissions de CO2. Si deux tiers des 600 000 m² de surface des parkings parisiens étaient transformés, cela permettrait de créer plus de 6 000 logements. 80 000 tonnes de CO2 seraient alors évitées, soit les émissions de près de 10 000 Parisiens pendant un an.
Vers de nouveaux usages.
L’intérêt de la transformation dépasse les questions des émissions de carbone évitées ou de l’amortissement des existants. En évitant les tabula rasa, on évite de puiser à nouveau dans des matières non renouvelables, on réduit les norias de camions chargés de l’évacuation des gravats, on limite les nuisances (bruit, poussière, pollution, etc.).
On fait aussi le plein de volumes puisqu'une fois vidés de leurs autos, ces immeubles peuvent servir provisoirement de lieux de stockage de toutes sortes d’utilités urbaines à même de renforcer la résilience et l’autonomie des îlots parisiens. Les 125 parkings étudiés ont ainsi un volume de stockage potentiel de 2 millions de m3, à comparer aux 100 000 m3 de produits qui circulent en poids lourds à Paris chaque jour.
Enfin, ces mêmes parkings ont 150 000 m² de toitures sous-exploitées que l'on pourrait utiliser pour créer des espaces végétalisés et produire de l’électricité locale. Si 20 % de la surface était équipée de panneaux photovoltaïques, les Parisiens disposeraient chaque année d’un "plein d’électricité solaire" permettant de faire rouler des voitures électriques sur 30 millions de km, les bus électriques de la RATP sur 2 millions de km, ou encore des vélos à assistance électrique sur 600 millions de km, soit assez d’énergie pour aider chaque Parisien à faire près de 300 km à vélo !