En osmose avec le climat, le vent, la lumière naturelle, la tour Montparnasse sera une tour en avance sur son temps. "Superpassive", hissée au rang des bâtiments neufs les plus performants, elle les aura même dépassés, en termes de bilan carbone, en économisant une partie des ressources nécessaires à sa reconstruction.
Redonner une identité forte, innovante et moderne à la tour Montparnasse avant les Jeux olympiques de Paris 2024, tout en y intégrant des objectifs exemplaires d’usage, de confort et de performance énergétique. Tel est le pari fou lancé aux équipes d’Elioth, chargées de la conception environnementale du projet, sous la houlette du collectif d’architectes Nouvelle AOM. À leurs côtés, les équipes Conseil et Bâtiment d’Egis participent aussi au renouveau de ce symbole parisien, en assurant respectivement le suivi des certifications environnementales et la modélisation des systèmes techniques pour les simulations énergétiques de la tour.
Une façade qui "respire".
L’essentiel du travail de conception environnementale porte sur l’enveloppe de la tour qui, en complément de la rénovation des réseaux et des systèmes, engage largement l’objectif de sobriété visé par le projet. À la différence d’une construction neuve, la performance énergétique de la rénovation de la tour ne peut pas s’appuyer sur des critères de compacité ni d’orientations. C’est donc l’épaisseur de la nouvelle façade, sa forme, sa technicité et sa matérialité qui supportent l’essentiel de la performance bioclimatique du projet, au bénéfice du confort et d’importantes économies d’énergie. Cette façade ultraperformante intègre dans son épaisseur un principe inédit de ventilation naturelle des locaux, praticable sur toute la hauteur de la tour, qui complétera la performance thermique des façades pour répondre aux objectifs d’excellence du projet, tout en modifiant le rapport des occupants avec l’extérieur.
La conception de cette enveloppe nécessite, bien sûr, des études, essais et simulations aérauliques poussées afin de lever la difficulté d’adapter la façade aux contraintes architecturales de grande largeur de la nouvelle trame vitrée de la tour. Pour permettre une utilisation efficace, flexible et équitable de la ventilation naturelle sur de larges plages d’utilisation à l’année, nous avons opté pour une forme extérieure de la façade en "damiers" qui crée de part et d’autre de chaque élément de façade un différentiel de pressions propre à alimenter une circulation d’air naturelle entre l’extérieur et l’intérieur de la tour. Cette circulation est canalisée par des grilles extérieur/intérieur, des conduites circulant en façade, et régulée automatiquement en débit par des volets automatisés.
Un modèle de rénovation positive, sobre en carbone.
Forte de ces choix techniques particulièrement innovants, la tour Montparnasse, désamiantée, vise à terme une division par dix de sa consommation énergétique par rapport au projet d’origine. Elle sera autonome 70 % de son temps d’utilisation, pendant lesquels elle n’aura recours à aucun système actif, à la manière d’un planeur. 20 % de ses besoins énergétiques réglementaires seront couverts par des dispositifs bioclimatiques ne nécessitant aucun recours à des systèmes actifs. Une majeure partie de la façade existante (notamment le verre des façades) sera réemployée à l’intérieur de la tour, tandis que le chantier de démolition permettra le réemploi des matériaux sur site d’une partie des produits de déconstruction. En plus d’être exemplaire en matière de sobriété énergétique, elle sera belle, élancée, dans sa robe « couleur du temps », claire, toujours changeante.