Dans le passé, le caractère pratique du transport aérien et l'absence d’alternatives réalistes pour les vols de moyen et long-courriers ont fait de l'aviation le moyen de transport privilégié pour favoriser la connectivité des territoires. Toutefois, ces dernières années ont été marquées par un coup porté à la perception du transport aérien par le grand public, sous l'effet des préoccupations environnementales liées au changement climatique. La notion de "Flygskam" - ou honte de prendre l’avion - est apparue en Suède en 2019 (où une baisse de 9 % des passagers aériens intérieurs et une baisse globale de 4 % ont été enregistrées la même année) et s'est répandue en Europe occidentale.
L’épidémie de COVID-19 a alors plongé l'industrie aéronautique dans une crise sans précédent, les différents gouvernements intervenant pour soutenir les constructeurs, les compagnies aériennes, les aéroports et les fournisseurs de services de navigation aérienne. Cependant, nombreux sont ceux qui appellent l'aviation à saisir l’opportunité de cette période de réduction de la demande et de changement imposé pour accélérer les initiatives écologiques, allant même jusqu'à assortir de conditions les appuis financiers et plans de soutien au secteur.
Dans ce document, nous exposons les problèmes auxquels l'aviation est confrontée en matière d'émissions, la manière dont ces problèmes changent les mentalités des consommateurs et des responsables politiques, la tendance en faveur des modes de transport alternatifs et leur capacité à rompre les modèles existants, la place de l'aviation dans l'économie mondiale, ainsi que des pistes possible pour les entreprises, les gouvernements et les régulateurs.