Alors qu’Egis fête ses 50 ans d’activités dans le domaine de l'aviation, nous publions un document de réflexion imaginant l'avenir à long terme du secteur et la place de la gestion du trafic aérien.
On a parfois l’impression que l'aviation est un secteur qui évolue lentement. Pourtant, nous avons parcouru du chemin depuis le premier vol motorisé en 1903. La société de consommation, la mondialisation et les progrès technologiques ont contribué à l’avènement d’une industrie qui est, de nos jours, appréciée par près de 12 millions de passagers par jour.
En réalité, le rythme des évolutions dans le secteur s’est plutôt accéléré. Il y a cinquante ans, en 1969, nous assistions au premier atterrissage sur la lune à l'aide d'un ordinateur de guidage ayant moins de puissance de traitement qu'une calculatrice de poche moderne (et en comparaison un iPhone 6 est 120 millions de fois plus rapide que l'ordinateur qui alimentait Apollo 11).
Pour l’aviation, l’année 1969 a été particulièrement pleine de promesses. C'est l'année durant laquelle le ministre français des Transports et le ministre allemand de l’Économie ont signé un accord au salon du Bourget pour un développement conjoint de l'A300, formalisant ainsi la naissance de la société appelée "Airbus". C’est également l'année pendant laquelle Egis a commencé son aventure dans l'aviation avec la naissance de Sofreavia, une société française spécialisée dans la mise en service d’infrastructures aéronautiques qui plus tard a rejoint le Groupe Egis.
Imaginer l'avenir
Après tous les changements survenus au cours du dernier demi-siècle, à quelle métamorphose peut-on s'attendre à assister au cours des prochaines années ? En utilisant une approche par scénarios (ou scenario planning), le présent document interroge comment de telles métamorphoses changeraient la façon dont le trafic aérien est géré aujourd’hui et qui serait chargé de le gérer. En d'autres termes : à quoi ressemblera notre gardien de l'espace aérien de demain ?
Notre analyse tient davantage de l’approche philosophique puisqu’il s’agit de tenter de prédire les futurs progrès technologiques ou sociétaux. La plupart des exercices de vision prospective ont tendance à se limiter aux vingt prochaines années. Au-delà de cet horizon, l’exercice devient plus ambitieux, mais aussi plus fantaisiste dans la mesure où il repose sur un grand nombre d'inconnues. Il reste toutefois utile d’examiner les différentes possibilités qui s’ouvrent devant nous et leurs implications pour l'aviation et la gestion du trafic aérien (ATM : Air Traffic Management) en particulier.
Le raisonnement sur lequel s’appuie ce document s’intègre dans l'ensemble des travaux d'Egis autour du développement durable et de la mobilité dans le domaine des infrastructures "intelligentes". Il reflète également notre collaboration au cours des derniers mois avec les organismes de réglementation de l'aviation, les aéroports et les fournisseurs de services, ainsi que notre accompagnement dans l’élaboration de leur propre vision de l’avenir et de leur plan d'innovation.
Gardien de l'espace aérien
Dans chacun des scénarios d’anticipation que nous décrivons, la présence d'un gardien de l’espace aérien gérant le trafic est nécessaire. Cependant si les prestataires actuels de services de navigation aérienne (ANSP : Air Navigations Service Providers) veulent jouer un tel rôle, ils devront s'adapter. Ils devront anticiper les changements à venir, éviter l’immobilisme et l’incapacité à s’adapter dont ont souffert certaines entreprises comme Kodak, Nokia, BlackBerry ou Xerox. Pour éviter un tel sort, les ANSP doivent réfléchir aux actions à mettre en place dans la ou les prochaines décennies pour rester compétents et compétitifs, non seulement pour faire face aux changements de demain, mais également aux évolutions à plus long terme. Nous vous invitons à vous joindre à nous dans cet exercice de quasi-divination pour tenter de prédire le rôle du gardien de l'espace aérien de demain et les différentes réalités auxquelles nous pourrions être confrontés.