Lancé fin 2016, ce label expérimental, qui préfigure la prochaine grande évolution de la réglementation de la RE2020, est une parfaite transition vers un monde du bâtiment décarboné.
Viser l'énergie positive (E+).
Parce que la signature énergétique est un critère essentiel dans la conception des bâtiments, les efforts effectués au travers des évolutions de la réglementation thermique doivent être poursuivis. Il reste primordial de viser des bâtiments à "énergie positive", quand bien même cet écart théorique entre énergies respectivement produites et consommées ne correspondrait pas stricto sensu au comportement réel du bâtiment.
Les milliers de mètres carrés étudiés chaque année nous permettent de disposer de retours d'expérience significatifs. Ainsi nous pouvons affirmer que les meilleures performances sont presque toujours celles qui sortent du strict cadre réglementaire et requièrent des discussions directes avec le législateur ou nécessitent des investissements qui peuvent sembler, à tort, déraisonnables au regard de l'enjeu. Cela est d'autant plus vrai que l'objectif E3C2 ("E3", pour "économie d'énergie niveau 3", "C2" pour "faibles émissions carbone niveau 2"), dans un milieu dense comme celui des métropoles, flirte avec une ambition maximale sachant qu'aujourd'hui le niveau le plus élevé, E4C2, reste réservé à des opérations pilotes de surface réduite dans des sites où l'énergie renouvelable disponible est surabondante.
Malgré ces obstacles rencontrés lors de la conception des premiers bâtiments E3C2, nous sommes persuadés d'aller dans la bonne direction et que le changement de paradigme de la RE2020 permet d'encourager véritablement et enfin une construction bas carbone.
Réduire l'empreinte carbone (C-).
Le défi lancé au monde du bâtiment est clair : il lui faut réduire massivement ses émissions carbone. Avec 70 % du bilan global sur 50 ans, l'empreinte carbone des matériaux est l'enjeu principal. Le label E+C- aborde parfaitement ce thème et préfigure la réglementation environnementale 2020 qui fixera les niveaux de performances énergie et carbone de tous les bâtiments neufs.
Pour calculer le bilan carbone selon la méthode E+C-, il faut, pour chaque matériau, faire une analyse du cycle de vie (ACV), c'est-à-dire compter le poids carbone de la fabrication, du transport, de l'usage et de la fin de vie du matériau en question. Ce poids, imposé par la base de données INIES, est multiplié par la quantité de matériaux. La totalité du bilan, pour un projet hier, dépassait largement 1000 kg de CO2e/m2 alors que nous cherchons sur nos nouveaux projets à passer sous les 750 kg de CO2e/m2. Pour cela, tous nos ingénieurs sont mobilisés pour chercher le moindre kilo en optimisant à la fois la quantité comme le choix du matériau lui-même. Notre expertise nous permet même d'aller au-delà de l'aspect purement réglementaire du E+C- et d'avoir une approche plus physique de l'ACV.