Concevoir un plan stratégique multisectoriel.
Pour faire chuter de 50 % les rejets carbonés de Paris d’ici à 2030, puis de 80 % d’ici à 2050 (hors déplacements aériens), notre étude propose d’agir sur plusieurs fronts.
Réinventer les transports
Les Parisiens doivent adopter de nouveaux usages de mobilité (covoiturage, autopartage), privilégier les transports en commun, le vélo, la marche mais aussi le télétravail, pour à terme diviser par deux le parc automobile actuel.
Ensuite, il faudrait reconvertir les véhicules thermiques et généraliser les véhicules propres (électriques, hybrides).
Toutes ces mesures, plus celles prises à la marge pour le fret, permettraient d’atteindre 85 % de réduction d’émissions liées aux transports, avec des effets très positifs sur la qualité de l’air et le confort urbain.
Changer de modèle énergétique
Paris, comme d’autres métropoles, catalysera l’évolution du mix électrique vers la disparition des énergies fossiles.
Parmi les solutions envisagés, des panneaux photovoltaïques sur les toits de Paris, mais aussi des réseaux de chaleur et de froid en sous-sol pour mieux valoriser la géothermie, le solaire ou encore l’eau de la Seine.
Quant aux émissions résiduelles aux énergies fossiles, elles devront être compensées par de grands parcs solaires (50 km2 en cumul) et éoliens (3 000 turbines environ) déployés hors de ses murs, au sein d’un « bassin versant énergétique. »
Décarboner les bâtiments
Les bâtiments résidentiels et tertiaires, responsables de 28 % des émissions carbonées, doivent impérativement être rénovés. Nous recommandons aussi d’intensifier le rythme des travaux pour les logements sociaux (5500/an contre 4500 actuellement) et les copropriétés privées (24000/an, soit deux fois plus qu’aujourd’hui).
A côté de cela, il faudra développer davantage l’habitat partagé et les espaces de travail collaboratifs.
Enfin, nous croyons beaucoup aux matériaux de construction biosourcés, comme le bois, capables de piéger le carbone et de limiter les émissions afférentes à l’acte de construire ou de rénover, tout en privilégiant des circuits courts d’approvisionnement, ainsi que les filières de réemploi.