Le conseil régional de La Réunion gère le développement des infrastructures sur le département français d’outre-mer La Réunion. Les financements proviennent du conseil régional, de l’État français et de l’Union Européenne.
Conseil régional de La Réunion – Région Réunion
Le conseil régional de La Réunion gère le développement des infrastructures sur le département français d’outre-mer La Réunion. Les financements proviennent du conseil régional, de l’État français et de l’Union Européenne.
circulent quotidiennement sur la route.
Durée de vie minimale prévue pour l’infrastructure.
Vitesse moyenne de déplacement le long de la nouvelle route.
La route côtière existante entre Saint-Denis (capitale de la Réunion) et La Possession, son principal port commercial, était frappée par des chutes de blocs le long des falaises ainsi que par le déferlement des houles cycloniques. Cela rendait la conduite entre les villes dangereuses et entraînait la fermeture partielle, voire complète de cet axe majeur de La Réunion.
Par ailleurs, les limitations physiques ne permettaient pas d’élargir la route et d’autoriser un trafic plus important.
Après avoir examiné toutes les options, le conseil régional a choisi une solution mixte combinant viaducs côtiers et digues, pour plus de sûreté.
Toutefois, la construction d’une route de 12,4 km au-dessus de l’océan Indien relevait également de l'exploit technique. Les fondations du viaduc ont été construites dans des eaux pouvant atteindre 12 mètres de profondeur. L’équipe de conception a dû tenir compte de l’exposition des viaducs à des conditions météorologiques extrêmes, aux houles cycloniques, à des chocs de bateaux et des séismes dans un environnement maritime extrêmement agressif pour le béton (eau salée). Elle devait également respecter les normes environnementales les plus strictes et limiter l’impact sur les écosystèmes sous-marins.
En tant que concepteurs, nous devions imaginer une structure capable de résister à des conditions météorologiques extrêmes, de résister à l’épreuve du temps et d’avoir un impact environnemental minimal.
Nous avons réuni une équipe multidisciplinaire hautement technique pour concevoir et réaliser le projet. Nos équipes étaient responsables de :
Ce projet hautement technique comportait des défis tout à fait uniques. Le projet était de taille gigantesque et nécessitait la construction de structures complexes en mer, loin des falaises, à des profondeurs d’eau comprises entre 5 et 12 mètres.
L’ouvrage projeté, situé dans un environnement hostile, était exposée aux houles cycloniques, à l’eau de mer abrasive et devait éviter d’endommager les zones présentant une diversité écologique singulière.
Nous devions également tenir compte du risque d’activité sismique et de la possibilité que des navires de 300 tonnes heurtent le viaduc.
La nouvelle route du littoral comprend plus de 8200 m de viaduc et 4200 m de digues, et de nouvelles jonctions routières. Ce projet aux dimensions techniques et à la complexité hors du commun a fait appel à un large éventail de compétences et de disciplines techniques :
Nous avons conçu une grande partie du projet en utilisant un laboratoire hydraulique spécialisé.
La digue est l’une des plus grandes structures du génie civil jamais conçues dans ce domaine. Elle possède un noyau d’enrochement immergé, une culée immergée, une carapace en blocs de béton, un mur de soutènement résistant à la mer et une protection contre les chutes de pierres.
Immergé jusqu’à 12 mètres d’eau, le viaduc porte 2 x 3 voies et peut être adapté pour supporter un tramway. Les tabliers, d’une largeur de 29 m, sont de type caisson précontraint, de hauteur variable ou constante selon le cas.
Pour ériger le premier viaduc, d’une longueur de 5400 m à une hauteur de 20 à 30 m au-dessus du niveau de la mer, une mégabarge de 105 m de long nommée « Zourite » a été utilisée pour poser les piles et une poutre de lancement de 278 m, pesant 2 500 tonnes, a été utilisée pour poser 1 176 voussoirs du tablier.
Depuis 2011, Egis a mené des études environnementales approfondies et innovantes avec l’appui de nombreux experts précurseurs dans leurs domaines, dans une démarche d’écoconception intégrée et en mettant en œuvre la séquence ERC Eviter, Réduire, Compenser pour les phases de réalisation et d’exploitation. Les différents acteurs de ce projet ont mis leurs savoir-faire et capacité d'innovation au service des enjeux environnementaux.
Nos ingénieurs en environnement ont mené une étude écologique de 12 mois avant le début de la construction. Pour minimiser les perturbations, nos équipes ont utilisé des rideaux à bulles pour contrôler le bruit du chantier. Nous avons également contrôlé la qualité de l'eau et installé des mécanismes de soutien des coraux. Nous avons choisi un éclairage spécial pour éviter de perturber les oiseaux nicheurs et surveillé la vie marine, notamment les baleines et les tortues.
Une première phase de la nouvelle route du littoral, de 9,4 km de Saint-Denis à La Grande Chaloupe, a été achevée et ouverte au public au début de l’année 2023.
La phase 2 prévoit l’ouverture d’un tronçon supplémentaire de 3 km pour relier La Possession. L’ouverture est pour le moment prévue en 2030. Cette nouvelle route signifie :
Une conduite plus sûre et plus souple
Cette route large et moderne permettra aux usagers de circuler en toute sécurité et confortablement pour relier deux grands pôles économiques, sans restriction ou de coupure de circulation liés aux risques naturels.
Respectueuse de l’environnement
Nous avons conçu la route de manière à minimiser son impact sur l’environnement.
Près de 150 mesures environnementales en phase avec les perspectives de développement, de protection et de mise en valeur du territoire réunionnais ont ainsi été retenues : barrages anti matières en suspension- pour protéger les zones coralliennes, travaux de nuit interdits pendant les périodes d’envol des jeunes oiseaux nocturnes pour éviter leur échouage, travaux bruyants sous eau autorisés seulement en l’absence de mammifères marins dans un rayon de 0.5 MN, seuils maximums de bruit sous eau à ne pas dépasser, lutte contre le développement des espèces exotiques envahissantes ...).
Les impacts ne pouvant être réduits seront compensés. Parmi ces mesures, on peut citer : la mise en place d’une trame bleue, marine, comprenant des corridors longitudinaux (carapace des digues, piles des viaducs peu à peu colonisés par la faune et la flore marine dont du corail) et des corridors transversaux reliant la côte au large par mise en place de récifs artificiel, la restauration de sites de ponte pour les tortues marines.
Solution à long terme
La route est conçue pour durer au moins 100 ans. Cela signifie que les habitants de la région peuvent être sûrs de voyager de manière fiable entre les deux villes. Elle soutiendra également le développement économique de l’île.
Flexibilité
La nouvelle route du littoral se caractérise par une conception flexible. Si le conseil régional de La Réunion le décide, la route pourrait être aménagée à l’avenir pour accueillir également des tramways.