Egis a travaillé en étroite collaboration avec de nombreux prestataires de services de navigation aérienne (ANSP), dans le monde entier, pour accompagner la passation de marchés pour l’acquisition de nouveaux systèmes de gestion du trafic aérien (ATM). Comme dans le reste de nos sociétés, ces nouveaux systèmes sont de plus en plus orientés vers la transformation numérique et les nouvelles technologies, telles que la virtualisation, la fourniture/l'utilisation de services de données, l'intelligence artificielle ou les tours de contrôle à distance. Dans ce blog, Carole Dupré explique pourquoi la transformation numérique peut être perçue comme un défi pour l'ATM et fournit quelques conseils pratiques sur la manière d'organiser vos procédures de passation de marchés pour faciliter la transformation digitale.
L'ATM sur la voie de la transformation numérique
La transformation numérique qui s'opère aujourd'hui révolutionne les attentes des clients dans l'ensemble de la société. Les clients veulent de plus en plus d'immédiateté, de simplicité et de qualité de service dans un monde volatile et changeant. La nouvelle tendance privilégie le recours à des services plutôt que l’acquisition de systèmes. Cependant, les contours de cette transformation sont assez flous : il existe de nouvelles technologies, mais leur utilisation reste à définir (par exemple, l'automatisation de l'intelligence artificielle). Il existe également des « évolutions rêvées » qui n'existent pas encore (concepts en place, mais sans prototype suffisamment avancé, comme les prestataires de services de données ATM ou la sectorisation dynamique transfrontalière).
D'autre part, le monde de l'ATM est bien connu pour sa « lenteur » d'évolution. Ses systèmes ont un cycle de vie très long qui est dû à leur complexité/spécificité et à des attentes élevées en termes de sûreté et de sécurité du trafic aérien, mais aussi à une concurrence restreinte sur le marché des fournisseurs de systèmes, qui peut également conduire à une innovation limitée. Si les opérateurs ATM recherchent aujourd'hui de nouvelles formes de passation de marchés, avec davantage de solutions commerciales prêtes à l'emploi plutôt que des systèmes sur mesure, cinq à dix ans s'écoulent généralement entre l'acquisition et la mise en service du système.
La transformation numérique ajoute une couche supplémentaire de complexité. Lorsque l'ATM rencontre la digitalisation, même si le secteur souhaite profiter des opportunités de cette transformation, deux problèmes principaux se posent au niveau de la passation de marchés :
- certaines des solutions clé en main recherchées par l'aviation, telles que les centres virtuels ou SWIM, n'existent pas encore ; et
- pour d'autres types de transformations (tour de contrôle à distance, par exemple), le monde de l'ATM peut manquer d'expérience, du moins en ce qui concerne l'application dans des contextes spécifiques.
Lorsqu'il n'existe pas de prototype avancé pour un produit ou lorsque les technologies sont très innovantes, dans un domaine complexe et hautement sécurisé comme l'ATM, la procédure d'achat est très complexe pour les ANSP, tout comme peut l'être la planification d'un achat et la rédaction d'une spécification de passation de marchés. Cela conduit certains ANSP à s'impliquer dans les phases de recherche de concepts numériques (par exemple, SESAR) dans le cadre de leur objectif à long terme d'acquisition d'une solution numérique.
Alors, comment mettre en place une procédure de passation de marché efficace et fructueuse pour un nouveau système qui sera mis en service dans 5 à 10 ans et pour lequel :
- vous ne connaissez pas encore précisément le champ d'application, l'utilisation et/ou la technologie,
- lesquels, vous le savez pertinemment, évolueront dans le même laps de temps ?