Si l’entretien des infrastructures de transport est souvent motivé par des considérations économiques et de sécurité, l’argument écologique n’en est pas moins pertinent. À l’heure où mobilité rime de plus en plus avec sobriété, la question de l’entretien des systèmes de transport public peut également être étudiée sous le prisme du développement durable.
Parmi les objectifs que les Nations Unies définissent pour s’engager dans des démarches de développement durable, les transports ont une place centrale. Proposer des espaces urbains ouverts à tous, sûrs, résilients et durables passe notamment par des systèmes de transports publics efficaces.
Entretien des transports publics pour une société durable
Dans les pays les plus développés, les populations urbaines utilisent au quotidien pour leurs déplacements de nombreux métros, tramways et réseaux de bus, sans toujours prendre conscience de la complexité de ces systèmes de transport. Cette complexité permet des performances remarquables. Elle est le fruit de décennies de développement de nos industries. Mais comme toute mécanique de précision, un simple grain de sable peut enrayer la machine.
Ainsi, les systèmes de transport sont loin d’être pérennes par nature et parfois l’actualité nous montre qu’un équipement dont l’existence est inconnue du grand public, lorsqu’il ne fonctionne plus, peut immobiliser tout un réseau de transport.
Anticiper pour maintenir le niveau de service
Avec le vieillissement des infrastructures et des équipements, les gestionnaires de patrimoine doivent faire face à des besoins croissants en intervention sur les réseaux. Dès qu’une ligne de métro ou de tramway atteint un âge de 10 ou 15 ans, la gestion du cycle de vie des actifs nécessite une attention accrue. Les équipements s’usent, les ouvrages se dégradent, les équipements électroniques peuvent être frappés d’obsolescence… Ces situations exigent de la part du gestionnaire de patrimoine de procéder à des opérations de « gros entretien » ou de renouvellement.
Ces opérations lourdes et complexes doivent être anticipées pour être financées et réalisées dans les meilleures conditions, et ainsi limiter au maximum l’impact sur le service rendu aux usagers. Cela requiert une connaissance précise du cycle de vie des actifs et de leurs mécanismes de dégradation, ainsi que la mise en place de méthodes adéquates telles que l’asset management.
L'asset management, une réponse aux besoins des propriétaires de patrimoine
Récemment, la gestion d’un patrimoine d’actifs physiques a donné lieu à une discipline à part entière, désignée sous l’appellation anglo-saxonne « asset management ». L’Institute of Asset Management (IAM), organisation professionnelle à but non lucratif, date l’apparition de la discipline aux années 1980. À compter de cette période, des référentiels ont été publiés dans de nombreux pays. Cette tendance a progressivement donné lieu à un consensus autour des thématiques qui doivent être au cœur de la discipline, jusqu’à déboucher en 2014 sur la publication d’une norme internationale, l’ISO 55001.